est un point essentiel,
voire permanent dans mon travail.
Cela peut se retrouver à plusieurs
niveaux : sémantique, esthétique ou technique.
Je souhaite établir de
l'équivoque pour faire de l’œuvre une sorte de ring.
Mettre en difficulté pour
dynamiser la mise en regard.
Par exemple, j'attache
beaucoup d'importance dans la recherche de matériaux pour nourrir du
conflit au sein de l’œuvre. Jusqu'à aujourd'hui, les matériaux
réfléchissants se sont montrés de parfaits alliés pour prolonger
le temps de regard :
l'effet de la lumière
multiplie les visions du travail,
et le dessin peut être
plus qu'une image. Il ne se saisit pas en un seul coup d’oeil.
Antonia Birnbaum avait
écrit que j' «investis tous les éléments dont je m'empare
d'une étrange sorte
d'attention négative,
explorant tour à tour
les points de halte dans la
fuite des apparences,
agrandissant les processus
de vision
jusqu'à ses hésitations
et ruptures».
Il y a également un
attachement linguistique
en ce que cela comporte de
codes et d'imaginaires.
Les titres ont une
importance pour nourrir le débat et gêner le bon sens.
Dans la même logique, le
travail aboutit généralement par une série. Cela, comme une façon
d'agrandir les possibilités. Décliner, ouvrir, dépasser la
suffisance de l'unique.
Pour toutes ces raisons, écrire ma
démarche est une contrainte. Cela prétend des directions alors que
je ne sais jamais à l'avance. Je travaille par intuition dans la
recherche d'égarement et d'étrange. Ce qui revient encore à la
recherche d'incertitude.
Dans un monde de productions sans
nombre, où l'imposture gagne toujours plus de terrain avec le visuel
et les mots, je pense simplement pouvoir dire que je travaille le
doute par sa manifestation.